Beaucoup de sénégalais ignorent l’existence d’écoles franco arabes (EFA) publiques au Sénégal, des écoles qui réalisent des résultats importants aux examens officiels du BFEM et du Baccalauréat. Parmi ceux qui sont au courant de cette existence, d’aucuns ne savent pas que dans ce modèle éducatif, il y a des séries scientifiques (S1A sciences fondamentales et S2A Sciences appliquées).
Les élèves dans les EFA apprennent, en français, la philosophie, l’histoire géographie, les mathématiques les sciences physiques, les sciences de la vie et de la terre en plus de l’anglais. Les disciplines enseignées en arabe sont la civilisation arabo-islamique avec un accent mis sur les sciences islamiques ainsi que la langues et littérature arabe.
Les résultats du baccalauréat 2019 révèlent que les performances des EFA sont honorables, aussi bien dans la série L que dans la série S. Elles ont enregistré respectivement des taux de réussite de 66 % et 61 %.
Toutefois, il faut constater que les effectifs sont très réduits: le nombre d’ inscrits pour la série L est 422 élèves et 94 pour la série S2A. La question à se poser est comment se fait-il que cette offre qui répond aux besoins d’une importante frange de la population sénégalaise et réalise de bonnes performances enregistre d’effectifs aussi faibles ?!
Répondre à cette question nécessite, en effet, une analyse approfondie de la situation des EFA. Si l’on y regarde de plus près on constate d’abord que ce modèle connaît un taux de déperdition scolaire très élevé avec une faible transition vers le moyen. Les classes franco arabes installées dans les CEM et Lycées voient aussi beaucoup de leurs élèves basculer vers l’enseignement général à cause de nombreuses difficultés engendrées parfois par la cohabitation. Enfin, le manque d’information et de visibilité dans l’enseignement franco arabe pourrait démotiver certains élèves et parents, voire certains professeurs qui ne disposent pas suffisamment de connaissances sur les débouchées de cette option franco arabe.
Au regard des performances réalisées, il y a lieu, à mon sens, d’accorder plus d’attention à l’enseignement franco arabe public afin de trouver des solutions à ses nombreux problèmes et de le rendre plus accessible et plus visible pour l’intérêt du système éducatif sénégalais qui se veut démocratique inclusif et équitable.
Serigne Same BOUSSO Abdourahmane
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